Ghost Rider débarque en ce moment dans les salles obscures françaises. Et pour fêter cela, 2K Games nous propose sa vision vidéoludique des aventures mortifères du motard au crâne flambé. Tiré de la BD de la célèbre firme "bushiste" Marvel, vous incarnez Johnny Blaze, un cascadeur qui a vendu son âme au diable pour sauver son père d'un cancer. Pas de bol pour ce dernier, il meurt malgré tout d'un accident de meule bien qu'il soit guéri par Méphisto. C'est ce que j'appelle l'entube du siècle.
J'ai accueilli le jeu avec une excitation non feinte, étant moi-même motard et arborant fièrement sur le réservoir de ma Ducati noire, le crâne incandescent du Ghost Rider. Visiblement, l'intrique du soft ne reprend pas celle du film, ni celle du comic book d'ailleurs. En somme, il n'y a pas de scénario tout simplement. Dès les premières minutes de jeu, Ghost Rider m'a rappelé furieusement un autre soft que j'avais testé il y a des lustres alors que j'étais encore à Joypad : le truculent Spawn in the Demon's Hand sur l'obsolescente Dreamcast. Que cela soit du point de vue graphique ou conceptuel, le titre de 2K Games y ressemble vraiment beaucoup. Comme dans son clone radiculaire, il s'agit d'un beat-them-all frénétique qui se déroule dans des arènes aux architectures interlopes, où vous devrez remplir différents objectifs comme latter un certain nombre de monstres solipèdes ou absorber un maximum d'âmes. Le tout se déroulant dans une ambiance méphistophélique particulièrement feutrée et anxiogène, et encadré par un chrono impérial de trois minutes. Le truc bien stressant quoi...
A l'aise Blaze !!!
Le Ghost Rider démontre un talent indéniable pour la distribution de taloches mortifères. Les commandes sont assez basiques mais offrent de nombreux combos dévastateurs à la dialectique pérorée. Malgré la prolifération de streums à l'écran, l'action reste toujours nette et sans bavure, grâce à une jouabilité exemplaire due à un système d'hameçonnage très au point. Il suffit alors de matraquer comme un bourrin les trois boutons qui constituent l'interface de combat pour voir notre héro se déchaîner sur ses pauvres adversaires affluant en panicules, avec une chorégraphie digne de Maurice Béjart. Lorsque vous atteignez un certain seuil d'excitation dans la violence, cela vous confère l'utilisation d'un vieux tromblon des familles limité en coups de feu. Sinon, dans d'autres challenges, vous piloterez votre moto enflammée (une custom Harley, beurk !!!) et distribuerez la mort à tout va en écrasant vos ennemis ou en leur balançant des boules d'énergie que le Général de Gaulles himself aurait aimé stocker pour son programme nucléaire.
Une lapalissade infernale
Plutôt joli graphiquement, le soft est malheureusement un sublime mantra conceptuel somnolant en hommage à la baston. Les stages offrent des challenges tautologiques et, au bout d'un certain moment, l'envie nous prend soudainement d'aspirer à plus de diversité. Le leitmotiv de Ghost Rider est de pouvoir faire évoluer son personnage en augmentant au choix certaines de ses capacités (combos, endurance, sorts magiques...) grâce aux points récoltés lors des combats. Une ambition qui ne sera pas partagée par une majorité de joueurs qui, au bout de 40 minutes, risquent de décrocher, exaspérés par la répétitivité flapie du jeu. Même en mode multijoueur, on se lassera de pourchasser son prochain pour lui assener la mandale ultime. Car Ghost Rider n'est pas un bon défouloir au même titre qu'un Quake aux arènes bien pensées, qu'on se le dise.